l'histoire en question
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Elle est retombée sur Emile Mourey, ce curieux personnage dont elle a fait la connaissance en 2004 à l’occasion d’un article sur Bibracte.
Emile Mourey est un ancien officier qui défend la thèse que Bibracte, l’oppidum des Eduens, n’était pas situé au Mont Beuvray comme l’indique la thèse officielle mais au Mont Saint-Vincent.
Etablis en Gaule, les Romains avaient coutume de créer des entités géographiques formées de trois éléments, à savoir une cité-mère, un oppidum et un site de bains. La ville pour l'intendance, l'oppidum pour la défense et le site de bains pour la culture et le délassement. En pays éduen, la cité-mère était Cabyllinum/Cabillo, aujourd'hui Châlon-sur-Saône, le site de bains : Bourbon-Lancy et l'oppidum : Bibracte. Cette entité géographique était idéalement située dans le couloir Dheune/Bourbince qui fait trait d'union entre le Rhône et la Loire et ouvre sur l'Atlantique. Bibracte était le plus important et le plus riche des oppida eduens. Tout le monde s'accorde sur ces points mais, où les avis divergent, c'est sur l'endroit où était situé Bibracte. Jusqu'au second empire, il était communément admis que la cité se trouvait à Autun (Augustodunum) mais aujourd'hui, la thèse officielle la situe sur le Mont Beuvray Emile Mourey avance, lui, que Bibracte se trouvait sur le Mont-Saint-Vincent. Il a tiré cette conclusion des "Commentaires sur la guerre des Gaules", un texte écrit par Jules César lui-même et qui propose des textes de savants grecs comme Strabon, Pline ou Théodore de Sicile. Ce texte, il l'a lu dans la langue d'origine, c'est-à-dire le latin, et avec le regard d'un militaire car il est lui-même officier à la retraite. Selon lui, le texte ne corrobore en rien l'emplacement de Bibracte au Mont-Beuvray, au contraire. Le Mont Beuvray serait trop éloigné de Châlon-sur-Saône pour être son oppidum. La théorie serait aussi contredite par le mouvement des armées. Pour Emile Mourey, les lieux concernés seraient Gourdon, Sanvignes et Bibracte/Mont Saint-Vincent. Le Mont-Beuvray aurait été une base arrière, confiée à des mercenaires celtes, d'où les vestiges retrouvés lors des fouilles archéologiques.
Selon Emile Mourey, c'est au Moyen-Age que l'on a perdu de vue que Mont-Saint-Vincent était Bibracte, oppidum gallo romain, centre intellectuel et religieux, comprenant une école grecque ou phénicienne (c'est-à-dire libanaise) qui accueillait l'élite éduenne collaboratrice. Après la destruction de Bibracte, les Eduens demandèrent réparation aux Romains. Les Romains acceptèrent mais, pragmatiques et matérialistes, préférèrent développer la ville marchande - Autun - plutôt que de relever les ruines du centre culturel - Bibracte. On y trouve encore ces terrasses copiées peut-être sur les jardins suspendus de Babylone et une église du premier âge roman.
Emile Mourey a écrit plusieurs livres, dont "Bibracte, le bouclier éduen", "Histoire de Gergovie" et "L'épée flamboyante". Voir sur son site : http://bibracte.com
Tout mystère ayant son Da Vinci Code, un livre circulerait sous le manteau …