balade en Clunisois-Châlonnais
Le dimanche 21 octobre, je suis allée prendre l’air autour de chez moi : Saint-Huruge, Saint-Ythaire, Curtil-sous-Burnand, Burzy, Vaux-en-Pré, Saint-Clément-sur-Guye, Saint-Maurice-des-Champs, Saint-Martin-du-Tartre, Bissy-sur-Fley.
Curtil-sous-Burnand
Des fouilles effectuées au hameau de Munot y a cinquante ans ont mis au jour une nécropole mérovingienne comptant quatre cent-deux tombes et neuf sarcophages. (info apportées en commentaire par José Ajot qui a publié une étude sur le sujet). Les objets découverts et quelques sarcophages sont exposés au musée Denon de Châlon-sur-Saône. Sur place, il reste deux sarcophages sous un abri doté d’un panneau explicatif.
Vaux-en-Pré
L’église
Autrefois dédiée à Notre-dame de l’Assomption, l’église de Vaux-en-Pré est aujourd’hui dédiée à Saint-Roch. L’appareil est constitué de petits moëllons régulièrement disposés pour l’ensemble du chevet. La nef présente une façade avec des arcatures lombardes. Le porche couvert date du XVIIème XVIIIème siècle. Le clocher, svelte et élancé, est ajouré de baies jumelles plein cintre, à l’étage du beffroi, sous la petite pyramide de pierre.
A gauche Saint-Roch et son chien (la force masculine), à droite, la Vierge à l’Enfant (la force féminine). Dans le chœur : des peintures murales.
Les peintures murales ont été dégagées en 1975 et en 1979. Elles représentent Saint Philibert, Saint Sébastien, une annonciation, un couronnement de la Vierge et les symboles des quatre Evangélistes. On y trouve aussi une frise d’animaux fantastiques.
A droite, le maître autel de la Vierge à l’Enfant et son haut relief en bois sculpté.
Près de la porte, à gauche en sortant, cet ex-voto à la mémoire d’un père missionnaire, décédé à Dakar en 1910.
Une maison de style Art déco qui évoque Horta (Belgique) et Gaudi (Espagne).
Saint-Clément-sur-Guye
Classée Monument Historique en 1927, l’église romane de Saint-Clément-sur-Guye a une architecture intéressante. A l’extérieur, on trouve des pierres profondément rainurées, traces de l’affûtage d’outils. Sous la corniche, on peut voir des modillons sculptés, dont deux à figure humaine. Avec ses fenêtres élevées et étroites et son clocher assez haut, l’église a dû être une tour de guet et un refuge. De là-haut, la vue est particulièrement étendue sur les vallées de la Guye et de la Grosne, sur les Monts du Charolais et du Mâconnais.
Sur le versant méridional de la colline de Saint-Clément, au en bordure des vignes, se dressent deux menhirs en grès. Comme les autres mégalithes érigés au Néolithique (environ 3500 ans avant J.-C.), ils sont sur une rupture de pente, à proximité d’une voie ancienne dont le tracé a été repris par une voie gallo-romaine (à 250 m au sud).
Le premier menhir se trouve en bordure nord d’un chemin sans issue, à environ 175 m de la route de Saint-Clément à Joncy, au lieu-dit "Les Terres Bobillot", tout près d’une source. Il est haut de 4, 90 m, d’un volume de 2 à 2,5 m3 et d’un poids pouvant être évalué à 5 ou 6 tonnes. Il n’a aucune gravure. Voici son histoire : il était couché et à demi enfoui dans le sol lorsqu’en 1957, il a été emporté par un particulier pour orner sa propriété. Grâce à l’action de l’Association de sauvegarde et de mise en valeur de Saint-Clément-sur-Guye, à la municipalité et à toute la population, il a été remis en place le 20 août 1979, à l’occasion d’une fête.
Le deuxième menhir est situé 30 m en amont. Il a été découvert en 1988 au cours de travaux de drainage. Cassé en deux, il fut réparé à Buxy, avant d’être réimplanté en 1989. Il s’agit d’une pierre relativement petite (2,30 m de hauteur, mais certainement tronquée) mais très intéressante grâce à ses gravures. Sur une face, on retrouve des représentations serpentiformes (influence de Bretagne) et sur l’autre, une coupelle (influence italienne). Ainsi ces menhirs attestent-ils de la situation de la Saône-et-Loire, toujours sur les lignes de démarcation : celles des influences néolithiques et celtiques, celle de l’occupation allemande et celle du partage des eaux (celles qui vont dans l’océan Atlantique par la Loire, celles qui vont vers la mer Méditerranée par la Saône.
Bissy-sur-Fley
Le village est connu pour son château, une maison forte datant des XIIème et XIIème siècles, qui fut la demeure familiale de Pontus de Thiard. Né en 1521, Pontus de Thiard est un fils prodige de la Renaissance : il a appris le grec, le latin, l’Italien, l’hébreu, les mathématiques et l’astronomie. Il a été astronome, évêque et poète (il a créé La Pléiade, avec Ronsard et du Bellay, il a animé une société littéraire avec Guillaume des Autels). Une association a été créée pour restaurer le château et faire revivre la mémoire de Pontus de Thiard. Trois événements majeurs : Bissy sous-les-étoiles (festival de jazz), le printemps des poètes, le marché des curieux (rassemblement de curiosités liées au Moyen-Age, la sorcellerie…)
http://www.pontus-de-tyard.com