Dimanche 3 mai: les gorges de la Sioule.
L’année dernière, nous avons fait un voyage en Haute-Vienne. Ce voyage s’est terminé par le méandre de Queille, dans le Puy-de-Dôme.
Voir ce message, sur ce blog :
http://stylovie.canalblog.com/archives/2013/05/04/27075582.html
Nous nous étions promis de revenir en expédition sur les rives de la Sioule.
Entre parenthèses : en ce moment, une étude est menée sous l'impulsion de la région Auvergne sur les activités de pleine nature dans la vallée de la Sioule. Cette étude est réalisée par Jean-Baptiste, un élève du SMAD de Saint-Gervais d'Auvergne, dans le cadre d'un stage Master 2 "tourisme et valorisation des territoires". Il invite ceux qui ont visité la vallée de la Sioule à répondre à un très court questionnaire sur le site
https://docs.google.com/forms/d/1Fkv_FSR_nxeQALCTWLDO9DizYnKr03WSBz7e8KJxnpA/viewform
Fermons la parenthèse et reprenons notre voyage...
La Sioule coule en Auvergne sur une longueur de 150 km. La plus grande partie de son parcours (90 km) se situe dans la région des Combrailles, dans le Puy-de-Dôme, le reste, dans l’Allier. Prenant sa source à proximité du lac de Servières, elle s'écoule d'abord vers le nord puis, entre Menat et Ebreuil, amorce un virage vers le nord-est.
Le dimanche 3 mai, nous nous sommes donc remis en route, direction la vallée de la Sioule mais sans atteindre Queille et en remettant à un prochain voyage les étapes en amont : le viaduc et le barrage des Fades.
Chaque voyage a un thème : les lieux sacrés, les monuments, la guerre, les musées, la géologie, l’industrie… Cette fois, c’était l’eau et la nature.
Voici donc l’itinéraire suivi : Digoin ; Saint-Pourçain-sur-Sioule ; Ebreuil ; Menat ; les gorges de Chouvigny ; Saint-Rémy-de-Blot ; Saint-Pardoux ; Ebreuil ; Moulins ; Digoin.
Saint-Pourçain-sur-Sioule
Située en région Auvergne, dans le département de l’Allier (du moins jusqu’à la suppression des départements…), Saint-Pourçain-sur-Sioule est une bourgade de cinq mille habitants. La ville tiendrait son nom de son fondateur : un ancien porcher qui devint abbé d’un monastère construit en surplomb de la Sioule. Au Moyen-Age, la ville se développa autour d’un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye Saint-Philibert de Tournus, en Saône-et-Loire, notre lieu de départ. Alentours, la nature est très belle, typique de la limagne bourbonnaise, aux couleurs de printemps : bleu de l’eau, vert des prairies et des forêts, jaune des fleurs et du colza. Il y a aussi bien sûr le vignoble, très célèbre, dont nous n’aurons pas goûté le vin puisqu’au déjeuné nous avons préféré la bière. La bière thaï plus précisément car nous sommes allés à l’Apsara, le restaurant thaïlandais qui se trouve sur la route de Gannat. Nous étions installés sur la petite table de droite.
En quittant la ville, nous avons eu une pensée pour Rémi Laurent qui repose dans le cimetière. Rémi Laurent était un jeune comédien plein d’avenir. Je l’ai vu dans deux films : "A nous les petites Anglaises" et "La cage aux folles", où il jouait aux côtés de Michel Serrault et de Ugo Tognazzi.
Menat
Le village est situé en Auvergne mais dans le Puy-de-Dôme, dans une zone de nature qui s’appelle les Combrailles. La Sioule forme la limite est du territoire communal. Comme Saint-Pourçain, le village s’est développé au Moyen-Age autour d'une abbaye bénédictine dépendant d'une abbaye, en l'occurrence, celle de Cluny, toujours en Saône-et-Loire, mais son importance s’enracine bien plus en amont dans le temps : dans la préhistoire. De nombreux fossiles en effet témoignent de 56 millions d’années végétales et animales, antérieures à l’apparition de l’homme, donc. C’est un site paléolihique unique en Europe.
Le vieux Pont de Menat
Si un nouveau pont a été construit en 1839 pour accompagner le développement de la contrée, le vieux pont est resté, à cheval sur les communes de Menat et de Châteauneuf-les-Bains. C’est un pont en dos-d’âne comme on en voit dans le sud, romantique et pittoresque. Il date du XIIème siècle et on pense qu’il a été implanté sur l’ancienne voie romaine d'Augustunemetum à Aquae Nerii, remplaçant un pont flottant gallo-romain, constitué de plusieurs barques en enfilade. Quoi qu’il en soit, au Moyen-Age, c’était le seul passage sur la Sioule entre Ebreuil et Châteauneuf-les-Bains. La rivière était alors la seule voie de pénétration entre l’Auvergne et le Bourbonnais. Au XVIIIème siècle, la travée de la rive gauche a été emportée par une crue et le pont n’a été restauré qu’au XXème siècle, alors qu’existait déjà le nouveau pont. De cet endroit, on voit le château-rocher, vigile solitaire qui surplombe la Sioule.
Au bord de la Sioule.
Site classé, les gorges de la Sioule s’étendent entre Menat et Ebreuil. La nature y est sauvage et brute : falaises, roches, prairies... et au milieu coule la rivière… Nous sommes restés longtemps à admirer un oiseau perché sur les pierres de la Sioule : ce n’était pas un cincle plongeur (ou merle d’eau), ni une bergeronnette d'eau, ni un martin pêcheur. Un oiseau blanc, noir et bleu… Plus loin sur la Sioule vivent des oiseaux comme le grand-duc, le faucon pélerin, le milan royal, le pic mar, le bruant fou, l'hirondelle de mer... Sur la route, passaient motos et vélos ... et les voitures d’un rallye d’ancêtres.
Le château-rocher.
A Saint-Rémy-de-Blot, sur un éperon rocheux en surplomb de la Sioule, se dressent des ruines impressionnantes : une ancienne forteresse datant du XIème siècle et qui fut la demeure des Lafayette. Il s’appelait autrefois château-fort de Blot-le-Rocher. Il s’appelle aujourd’hui le château-rocher. Il permettait de contrôler le passage entre l’Auvergne et le Bourbonnais, là où le vieux pont de Ménat enjambe la Sioule.
Voir le site http://chateau-rocher.fr
Nous sommes restés longtemps à flâner entre les murs qui déterminent encore en pointillés quelques salles ou tours de guet. Le soir et la nuit promettaient de belles richesses... la lune, les étoiles, les oiseaux nocturnes, un fantôme peut-être...