9 septembre 2010
Zavater est mort
Folles de lui, elles étaient. Un jour, qu’il s’était fait mordre par une carne de fox-terrier, l’une d’elle l’a veillé, refusant de rentrer chez elle et dormant à ses pieds dans la cuisine de cette maison qui n’était pas la sienne. Il était fugueur mais aussi bagarreur : « Une nuit, j’ai été pris dans une mêlée de chiens, c’est le papy qui a fait le ménage avec son bâton. Il m’a sauvé la vie mais j’ai été mordu et il a fallu des points de suture. Une autre fois, j’ai été attaqué par un pit bull. Cette fois-là, c’est Tina qui m’a défendu. » Les amours de Zavater ne se sont pas toujours bien passées. Il y eut Maya, il y eut Lassie. On dira que parfois, la vie tue. Il eut aussi beaucoup d’amis humains car il était gentil et intelligent, digne de confiance même s’il n’acceptait jamais d’être enfermé quelque part : «On m’appelait le passe muraille. Quand je n’arrivais pas à sortir, je hurlais. Les pompiers de Mâcon qui m’avaient recueilli un jour de fugue et m’avaient mis dans une cellule n’ont pas fermé l’œil de la nuit.
Il y a quelques années, la santé de Zavater s’est mise à décliner : « J’ai de l’arthrose, une faiblesse cardiaque. J’ai été opéré de tumeurs anales. Les promenades étaient moins longues mais je faisais toujours mon petit tour dans la cour, à piquer ma truffe dans les odeurs de la vie. J’ai eu une belle vie, des maîtres aimants. »
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