Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La vie de Stylovie à la retraite
5 janvier 2009

La vie de Stylovie, graphomane, écrivaine

La vie de Stylovie,

graphomane, écrivaine compulsive.

ou l’écriture comme style de vie.

1_Tricart




   Un antre, une grotte d’ermite perdue au milieu des bois. On y accède par un escargolier, mot-valise qui désigne un escalier en colimaçon. Stylovie est l’âme des lieux.

Tableau du peintre sculpteur Daniel Tricart.

 

                                                                                                                                                      

2_prairies



   Sa maison en France, Bourgogne, Saône-et-Loire, en limite du Charolais et du Clunisois, altitude 450 m, alors l’hiver souvent, il neige. C’est ici qu’elle vit, qu’elle écrit, ce qui pour elle est synonyme. Stylovie est graphomane, écrivaine compulsive. 

3_Sarah

    Stylovie a commencé à écrire quand elle avait sept ans : elle a réécrit la fin de l’histoire de Bambi, pour que la biche ne meure pas et que sa petite sœur cesse de pleurer. Le temps qu’elle a mis à sucer son crayon et la petite sœur s’était consolée. Premier aperçu de l’inconstance des lecteurs … Sur la photo : Sarah, élevée dans la cuisine, muse d’une rubrique animalière écrite par la scribouilleuse Stylovie pour participer au concours du journal Le Hérisson et pour la rédaction du «Petit papier », un blog papier d’avant Internet. Sarah a beaucoup de défauts mais surtout celui d’être papivore. Ses compagnons : quelques moutons, des chats, des oies : Marguerite et Cassoulet, mortes à vingt ans et le petit dernier : Kandahar-le-jars. Et les deux chiens : Tina et Zavater (comme le type qui fait les planques dans les Nestor Burma).

 

   Quoi qu’il en soit, les dés – ou le sort, allez savoir – en étaient jetés : Stylovie n’a plus jamais arrêté d’écrire : poésie, romans, nouvelles, journaux intimes, courriers de toutes sortes. En toute logique, elle a trouvé du travail dans un journal, ce qu’elle appelle ses écrits utilitaires. Depuis 1988 - une grande année pour elle puisqu’elle a rencontré André Delvaux le cinéaste belge qui a adapté « L’oeuvre au noir » de Marguerite Yourcenar – depuis 1988, donc, elle travaille pour La Renaissance, un canard de Paray-le-Monial. D’où « Mémoire de papier », un recueil d’articles écrits entre 1988 et 2008 et qui donne un aperçu de l’évolution de toute une région. Ces derniers temps, Stylovie a le blues. Elle papillonne ailleurs. Elle a participé à la rédaction de différents ouvrages à tendance plus sociologique. Pour les Foyers Ruraux, par exemple. Les Foyers Ruraux sont un réseau d’associations disséminées sur tout le territoire français. Ils ont une mission d’éducation populaire, ce qui englobe la diffusion de la culture, du sport et des loisirs mais aussi la formation de cadres et la réflexion sur le développement rural, à travers les Universités Rurales.

Avec ce mouvement, Stylovie est retournée à l’école, elle qui avait horreur de ça. Elle s’est engagée dans un cursus universitaire : un CIL (Certificat d’Initiative locale) puis un DHEPS (Diplôme des Hautes Etudes en Pratiques Sociales). Son thème de travail : l’identité liée aux territoires.


4_Morvan



   Un exemple : « Morvan, terre d’arrivée et de départ », synthèse des travaux 2002-2003 de l’Université Rurale en Autunois Morvan sur le thème des nouveaux arrivants. Comment accueillir et intégrer ceux qui arrivent dans le monde rural ? Portraits de l’originel (celui qui est né là) et de l’original (celui qui est venu là). Rencontre avec des gens sympas, dont un autochtone qui termina ainsi l’entretien : « L’hiver du Morvan fera le tri. »


5__Paroles_partag_es

   Autre exemple : « Paroles partagées », une méthodologie réalisée par le FRGS (Foyer Rural de Grand Secteur) du Clunisois pour faire émerger sur un territoire une parole citoyenne, levier de tous les changements. Les idées ont volé haut : quand la parole est enjeux : oser l’espace public, prendre la parole fait exister, participer à un changement collectif, paroles en débat, paroles sensibles et créatrices. Stylovie a mis son grain de mots dans ce chapitre.



En ce moment, elle met la main à deux énormes chantiers   :

   Toujours pour et avec les FRGS du Clunisois  :  « Les enjeux des échanges internationaux ». Cet ouvrageapportera des réponses aux questions que se posent les membres d’associations qui franchissent les frontières. Il est réalisé à partir de quelques voyages : Québec, Sénégal (Casamance), Pologne, Vietnam.

et pour la MSA (Mutualité Sociale Agricole) : un document d’évaluation sur toutes les actions menées en Saône-et-Loire dans le cadre du Programme Equal Récoltes (programme européen de développement rural). Il est question d’économie sociale et solidaire, d’art et de patrimoine.

En journalisme, Stylovie fait surtout des portraits et ça tombe bien, c’est ce qu’elle préfère :

croquer les gens sur le vif,
révéler ce qu’ils sont en montrant ce qu’ils font, leur tendre une sorte de miroir. C’est ce qu’on peut appeler un écrit identitaire. Pour se connaître ou se faire connaître. Elle en a fait des dizaines et des dizaines, certains « croqués » devenant des copains. Copains qui écopent dans la même barque car il est très difficile de vivre  de son art. Je pense que, autour du mot vivre, nous n’avons pas tous les mêmes valeurs

6_Revue_C_ramique


   Dans la revue de la Céramique et du Verre  : le portrait de Jean-Claude Canonne, sculpteur à Saint-André-le-Désert. Pendant des années, il a été président de l’association « Poteries en Bourgogne » et il s’est battu comme un beau diable pour faire reconnaître l’artisanat d’art. En rase campagne ce n’est pas facile …

www.revue-ceramique-verre.com

7_JC_Canonne   Jean-Claude Canonne a un cursus étonnant et une belle réflexion sur son art qui est aussi un métier : « Pour cet artiste complet, au commencement était le dessin. Le trait. Visions croquées au crayon ou à la pointe Bic sur des carnets. Il s’attache à la nature : les arbres, les corps, les montagnes, les paysages, l’eau. Lui-même a poussé au jardin des Plantes ou sur les bords de la Seine où, dans sa mémoire, s’amarraient les péniches. C’était au temps des Arts Appliqués de Paris. Immergé dans la pluridisciplinarité, il a aussi découvert la fresque, la sculpture sur pierre et l’art céramique. L’art des quatre éléments : l’eau, la terre, l’air et le feu. Il parle du pétrissage du feu et cite Valéry : un pot est une planète refroidie. Il est séduit par le processus de création ou d’éclosion. Le processus, c’est le cheminement, l’évolution, la naissance. La fabrication, c’est le travail de la main. Il aime être dans le concret, dans le faire. Il fait ses gammes sur des pots, des plats, des assiettes. Il apprécie à leur juste valeur la grandeur de ces objets courants, supports d’une beauté humble et touchante ».

8_Monica_Tr_valinet




Son épouse, Monica Trévalinet, crée des ambroisines et des bijoux en terre.

Tous deux ont donné leur témoignage dans le livre « Paroles partagées », pour expliquer comment ils allaient à la rencontre de leur public à l’occasion de journées portes ouvertes. Leur talent mérite ce détour au désert ou sur webmagarts





   Un portrait journalistique, c’est une biographie courte, une sorte de vie en abrégé, en agrégé, un raccourci qui met en évidence un trajet, une trajectoire. Une vraie biographie/autobiographie, c’est un portrait grandeur nature, une vie au long cours d’une personne disparue ou vivante. Une personne ou un collectif ou un événement ou une expérience, en gros, tout ce qui est porteur de mémoire, de désir de transmission. Il y a quelques jours, alors que Stylovie vaquait à ses rustiques occupations, elle a reçu un curieux coup de téléphone   : suite au décès d’un habitant dans un hameau voisin, les « survivants » ont pris conscience qu’ils étaient les derniers, que bientôt il n’y aurait plus de témoins de ce que fut le hameau au temps de sa splendeur … ils se demandaient si par le plus grand des hasard, Stylovie …

9_Daniel_Tricart

 

   Stylovie est isolée mais elle a des voisins. Daniel Tricart, par exemple. Daniel Tricart, c’est cet artiste dont le tableau donne accès au monde étrange de Stylovie. Il est mort en avril 2001. C’était un voisin, ce qui ne signifie rien, mais ce fut aussi une sorte d’ami lointain, un esprit aspirant, inspirant, initiateur, instigateur des premières fois. Il fut le sujet du premier papier de Stylovie et, des années plus tard, son premier Portrait de funérailles. Actuellement, il inspire sa première interprétation/scénarisation du patrimoine, un écrit imaginaire créé en collectif. Mais ceci est une autre histoire …

10_statue

 

    Portrait ou Discours de funérailles, c’est le nom qu’utilise Stylovie à la place de nécrologie, un nom qui fait peur, un nom qui fait mal.   

Extrait du Portrait de funérailles de l’ami Tricart, paru dans La Renaissance  : « Il aimait ce mariage de l'horizontal et du vertical, de la terre et du ciel. Il avait besoin de cette force qui jetait sur la toile ses visions nettes et fulgurantes, chair de couleurs accrochées à une ossature de traits noirs. "Cherche et tu trouveras", disait-il à l'admirateur littéralement tombé dans l'une de ses toiles. Visionnaire, il l'était : il voyait l'invisible caché dans le visible. Il entendait et croyait à ces voix d'outre-tombe, d'outre monde. Un jour, il entrevit un moine : « Il était en route vers le chemin de Compostelle et puis un jour, il s'est arrêté en haut du Mont Saint-Cyr. Depuis, le capuchon rabattu sur ses épaules, sa besace et sa gourde battant ses reins fatigués, son bâton tâtant le sol sous ses pas, il marche. D'un mouvement ample et lent, il semble s'arracher à la roche, comme si c'était la montagne elle-même qui accouchait de lui, le poussait vers la plaine où vivent et meurent les hommes. »


11_Mont_Saint_Cyr__les_arbres_




   Le Mont Saint-Cyr, à Montmélard … Là, se trouvait autrefois un prieuré de moines. Bien qu’ils soient aussi d’obédience bénédictine, ces moines ne dépendaient pas de l’abbaye de Cluny, phare de l’Europe chrétienne du Moyen-Age, toute proche. Ils dépendaient de l’abbaye de Saint-Rigaud (Ligny-en-Brionnais), qui elle-même dépendait de l’abbaye de La Chaize-Dieu, en Haute-Loire.



12_Artiz_nes

   Par le plus grand des hasards, Stylovie a animé tout près de la Chaize-Dieu, à Domeyrat, son premier « Creuset de mots ». C’était en 2006, sur le Festival des Créatifs, œuvre de l’association Artizânes. Pendant plusieurs jours, elle a fait table ouverte pour ceux qui voulaient déposer quelques mots dans le Grand Livre du Festival, accompagnant pour certains leurs premiers pas sur les chemins de l’écriture. Une jeune fille a écrit un très beau texte sur … un cerf-volant.

 


   Suite du feuilleton du Mont-Saint-Cyr , à Montmélard  : les deux abbayes, toutes deux bénédictines mais l’une casadéenne (de la Chaize-Dieu) et l’autre clunisienne, sœurs ennemies devant les siècles, se regardaient en chiens de faïence au sommet du Mont-Saint-Cyr où chacune avait marqué son territoire en implantant une auberge, les deux unités mercantiles se disputant les nombreux pèlerins de passage sur les Chemins de Compostelle. Un jour, loin des yeux loin du cœur, les moines casadéens se laissèrent séduire par la lumière plus proche des moines clunisiens. Pour les punir, la maison-mère les exila sur une île au large de l’estuaire de la Gironde, près de Bordeaux. Tous renseignements sur cet épisode seraient les bienvenus, pour aider Stylovie à passer en douceur dans les écrits imaginaires.

   Car, si Daniel Tricart travaillait à une statue, Stylovie travaille à une histoire, portée par un conteur : Zénon-le-Narreux. Zénon est un homme de passage qui endosse la coule de moine et qui au gré de ses expériences chamaniques découvre l’histoire des lieux. Cet écrit est une sorte d’interprétation/scénarisation du territoire. Il s’agit d’une technique d’appropriation et de valorisation de lieux par la création de supports : livre, panneaux, jeux interactifs … Par l’immersion dans un lieu, par des rencontres et par des ateliers d’écritures, on révèle un lieu et sa mémoire. C’est une façon presque chamanique de rendre visibles les liens qui unissent les gens et leur territoire.

13_Mont_Saint_Cyr__les_rochers_  Extrait de Zénon le Narreux, une histoire qui sera illustrée et théâtralisée.

… Auréanne est là, riante comme une eau vive :

- « Ah, Zénon, c’est vrai que tu n’es pas un druide : les druides refusaient l’écriture et la diffusion des savoirs. Tu es de la religion du Livre, tu es Chrétien, tu es moine, tu es Frère Zénon, tel que je t’ai baptisé au premier jour de ta venue. »

- « Je suis Zénon le Narreux, voilà tout. Le raconteur d’histoires. Ecrites ou dites de voix vive, les histoires viennent en moi comme une nourriture et je les régurgite comme une mère pour son petit. Cette histoire-ci que raconte la Dame des Abeilles qui vit à Drompvent est particulièrement appétissante. »

   Ces écrits imaginaires, c’est pour Stylovie, un retour à « la voix qui mystérieusement l’a touchée dans son enfance » (Rainer Maria Rilke, Le livre de la pauvreté et de la mort). L’écriture, la littérature. Etre écrivain. Il y a plusieurs années, elle a intégré l’atelier de Marie Motay, à Jalogny (Clunisois), puis à Saint-Mamert, dans le département du Rhône, région Rhône-Alpes.

14_Marie_Motay

   Marie est décédée en avril dernier. Extrait de son Portrait de funérailles : « Marie, l’écrivain, qui a quitté l’Education Nationale pour vivre sa passion de l’écriture et qui a été rattrapée par la maladie, la mort avant d’avoir atteint son plein épanouissement d’auteur. Quelques livres : « Des mets, des mots, émois, suivi de Dessous de table » (Editions Nykta), « Des morts radieux » (Editions Nykta), « La mémoire est un tissu mité (Editions La renarde rouge). » Lorsque Marie est tombée malade, l’atelier a continué en roue libre puis a embarqué Mohammed El Amraoui. Dans cet atelier, entre autres : Fabienne Croze, correspondante de presse, elle aussi graphomane, et qui est en train de devenir Ecrivain Public.

Marie_Galle

   et Marie Galle, peintre, très inspirée par les chamanes indiens. Elle fait beaucoup de gravures, par exemple celle-ci : les mendiants. Ses gravures feraient merveille dans l’illustration de livres ou la BD. Par exemple pour cette nouvelle que Stylovie a écrite au cours de sa dernière aventure littéraire : « L’homme qui défrichait les chemins ». L’histoire ? Un sourcier consacre sa vie à défricher les chemins, mettant au jour tout un patrimoine qu’habitants et randonneurs s’approprient. Cette nouvelle qui révèle la transformation symbiotique des gens et des territoires est aussi une sorte d’interprétation du Patrimoine. Stylovie fera-t-elle un jour une résidence en duo écrivain/graphiste ? Dans le feuilleton de la vie …

 


16b_LItalien_Floril_ge

   Vous voulez d’autres nouvelles de Stylovie, en voici  : « L’Italien » : un instantané de la vie d’un immigré Italien venu travailler dans les mines. Malgré le trac, elle a présenté ce confetti littéraire dans le spectacle donné à Chevagny-sur-Guye (Charolais) lors du stage de conte 2007 de Marie-France Marbach, une sommité en la matière. Il est paru dans « Florilège », une revue bourguignonne, n°129, décembre 2007.

17_les_Floril_ges

   Et aussi « Buu Y » : la rencontre d’une femme et de l’érudit de la ville de Hué dans le train qui relie le Nord et le Sud du Vietnam.  Ce texte a été écrit à Mauves, près de Tain l’Hermitage, lors d’un atelier d’été de Marie Motay chez son amie de Roure-Soleil. Il est paru dans la revue « Florilège », n°125, décembre 2006.

    Rappelons que Stylovie ne reste pas tout le temps dans son antre, à flotter sur sa feuille de papier comme sur un esquif d’écume. Elle aime les voyages. Avec les Foyers Ruraux, destination le Québec, le Sénégal et la Pologne. Avec l’association La Rencontre de l’autre, destination le Vietnam.

18_le_marbre

   La Rencontre de l’autre est un comité de jumelage qui unit deux villages voués à l’art : Hoa Haï (près de Da-Nang, au centre du Vietnam) : au pied de la Montagne de Marbre, le village abrite de nombreux artisans tailleurs de pierre. Et Donzy-le-National (situé près de Cluny) :   le village abrite plusieurs artistes, comédiens, peintres, céramistes. L’association « La Rencontre de l’autre » est née de Ciné-Pause, un festival de cinéma qui se déroule l’été, à Donzy-le-National, mettant à son programme des films sur le monde rural.

19_Vietnam

   Une année, à l’occasion de la projection d’un film vietnamien, l’ambassadeur du Vietnam. est venu avec sa famille et l’attaché culturel. Le comité de jumelage a été créé dans la foulée, devenant au fil du temps une ONG dont les missions tournent autour du développement durable (unités de biogaz et potabilité de l’eau dans un hôpital) et de la culture.

hu_


   En 2004, Stylovie est allée au Vietnam. Sa mission : proposer à un artiste vietnamien une résidence d’artiste dans le Clunisois. Elle est partie avec des lycéens bourguignons et le magazine Typo Extramuros. Ce magazine est écrit par des étudiants à l’occasion de voyages dans différents pays de la Francophonie. Cette expérience de presse est menée par le Clémi, un organisme émanant du Rectorat de Bourgogne.

21_texte_Typo   Pour Typo Vietnam, Stylovie a écrit ce texte  dont voici un extrait : « Ces femmes sont de grandes nomades. Inlassablement, elles déambulent, martelant les routes de leur pas saccadé. La marche des armées qui ébranlent les ponts. A Hué, il y a le magnifique Pont Tran Thien et, sur un petit chemin qui mène de la ville à la campagne, un modeste pont de desserte. Dessus, une jeune fille sur sa bicyclette. La jeune fille avait un pied à terre, l’autre sur la pédale, prête à appuyer pour repartir, en allant vers l’avenir. Immanquablement, la photo évoque L’Amant, le film que Jean-Jacques Anneau a tiré du livre de Marguerite Duras »

22_Hoan_Amano   En 2005 - malgré les problèmes de papiers -  l’artiste est venu : Hoan Lé Quôc, peintre, laqueur et calligraphe. Il s’attache en particulier à adapter la technique ancestrale de la laque à l’art contemporain. La résidence a bien mobilisé les troupes : l’association La rencontre de l’autre, l’association DACC (Association Développer une Activité Artistique en Clunisois), le Conseil général, la Municipalité, l’Education Nationale et l’Office du Tourisme de Tramayes, petit village du Haut-Clunisois où avait lieu la résidence. Cette résidence a été à l’origine de nombreuses rencontres. Ici avec Amano, peintre à Briant (Brionnais), venu visiter Hoan sur les lieux de la résidence. Aujourd’hui, Hoan vit dans sa bonne ville de Hué où il a ouvert un café-galerie.

23_la_petite_fille___aux_poissons

   Au retour de ce voyage, Stylovie la « motsnomaniaque » a coulé ses souvenirs dans plusieurs écrits   : un carnet de voyage (Récit d’un Vietnam entrevu), la nouvelle sur Buu Y, le texte publié dans le magazine Typo et, le dernier : « My ». Celui-là est un roman d’amour à la vietnamienne. Il raconte l’histoire d’une femme envoyée à Hué pour écrire un guide touristique sur la ville. Présente lors du Festival Franco-Vietnamien de Hué, elle entre dans le milieu artistique de la ville et assiste à l’affrontement de deux peintres, l’un Français, l’autre Vietnamien, qui rivalisent dans leur art, leur vision du monde et l’amour d’une jeune serveuse de bar. Pour ceux qui veulent entrer au Vietnam par la grande porte de l’imagination, ce roman est sur Voyages Forum (posté par elfia). 


Suite à sa lecture de « My », un internaute a envoyé un message à Stylovie disant que ce récit lui avait parlé. Lui-même est artiste et a des liens avec le Vietnam. Il s’appelle Hoël Caouissin. C’est l’un des plus grands créateurs de dessins animés français. On lui doit par exemple « L’œil du loup », tiré de la nouvelle de Daniel Pennac. Stylovie se souvient … il y a une quinzaine d’années, elle a écrit un portrait de Guy Dor, peintre à Ameugny, décédé au début des années 2000. Piochant dans ses « Mémoires de papier », elle constate que lui aussi avait fait du dessin animé. Hasards des rencontres  sur Internet : Hoël Caouissin et Guy Dor se sont connus. Ils ont fait leurs études ensembles, habité quelque temps le même immeuble de la rue de Lappe à Paris et travaillé au même studio Paul Grimaud que fréquentaient les frères Prévert. Ils ont même tourné ensemble un court-métrage fantastique où ils étaient acteurs.

24_Guy_Dor

   Extrait du portrait de Guy Dor pour le journal La Renaissance :  « Certaines peuplades australiennes pensent que la vraie vie se vit dans les rêves, que c’est de l’autre côté du miroir du sommeil que s’élabore la réalité des choses de ce monde. Pour Guy Dor aussi, tout est affaire de rêve et de miroir.»

25_Lyne_Dor  Son épouse, Lyne, artisan d’art à Ameugny, crée de fabuleux personnages en résine et tient le jardin des fées qu’ils ont créé ensemble à partir de leur vie et de leurs rêves communs. Extrait de l’article que Stylovie a consacré à ce jardin dans un magazine d’annonces de festivités estivales :  « Si l’on compte en temps humain, Lyne et Guy Dor se sont installés dans ces lieux enchantés d’Ameugny il y a plus de dix ans. Avec patience et affection, ils recueillent ces êtres imaginaires qui peuplent le pays de l’enfance : elfes, fées, sorcières, dragons … qu’ils rendent visibles aux yeux des hommes en leur donnant la forme de personnages de tableaux ou de figurines de résine. Pour concrétiser ce pacte avec ces fabuleuses créatures, ils leur ont offert un jardin qu’ils ont baptisé « le pays des fées ».

Dans la foulée de cet échange à propos de son roman « My », Stylovie a envoyé à Hoël Caouissin sa dernière création  littéraire :

« L’enfant de l’ourse »,

un conte initiatique à l’usage de ceux qui sont dans un processus de changement (passage à l’âge adulte, déménagement, mariage, changement de travail …)

arbre_rocher

   Ce livre, Stylovie a la sensation de l’avoir écrit avec un ange perché sur son épaule, sa voix lui dictant. Ou un elfe. Ou une fée. Comment vraiment connaître ceux qui vivent à nos côtés, qu’ils soient visibles ou invisibles ? Elle cherche réponses à ces questions dans la géobiologie par la technique des variations du biochamp. Un nouveau monde s’ouvre à elle

27_le_menhir

  Ce menhir marque les limites du royaume de Stylovie.

Publicité
Publicité
Commentaires
G
je lis le commantaire de tailys à l'instant . j'ai bien connu daniel et j'ai beaucoup de ses peintures.je peux vous en parler longtemps.<br /> cordialement
S
pour communiquer perso, cliquer sur le lien "contactez l'auteur" dans la colonne de droite (bleue)
T
Voilà, je ne vous connais pas, et à vrai dire, je n'avais même jamais entendu parler de vous avant aujourd'hui...<br /> <br /> Seulement, je me suis mis en tête de faire des recherches sur mon grand-père et je tombe sur son nom, sur votre blog. Et, par la même, sur la seule photo potable de lui que je puisse trouver.<br /> <br /> Daniel Tricart, pour moi, ça a été une image, ou plutôt des tableaux, plus qu'un grand-père... Dans les dernières années de sa vie, je ne l'ai absolument pas vu... Et je ne le connais donc pas, du moins pas en tant que personne...<br /> <br /> Ayant décidé d'écrire un texte sur lui — une sorte de mini-biographie — je me demandais si vous accepteriez de me faire parvenir ce que vous avez écrit à son sujet...<br /> <br /> Je comprendrais que vous refusiez, mais sachez bien que vos écrits resteraient à usage privé, dans le cadre familial.<br /> <br /> En l'attente d'une réponse favorable de votre part,<br /> <br /> Salutations émues,<br /> <br /> Taïlys Tricart.
La vie de Stylovie à la retraite
Publicité
Publicité