Dakar 2012
Aux élèves du LPP Sainte-Marguerite-Marie de Vérosvres :
Du 1er au 6 octobre, j'étais à Dakar, capitale du Sénégal pour une formation internationale, avec des Français et des Sénégalais (des gens de Bagadadji, petit village de Casamance, dans le Sud du pays). On a parlé de ce qui se passe dans le monde rural en France et au Sénégal : environnement, développement durable, santé, égalité des chances, enseignement, santé.
En route avec le petit bus de Dakar…
Les Français vont à l’auberge Keur Mithiou. Tout est ocre, brun, jaune… qui sont des couleurs chaudes. L’auberge, elle, est tout bleue, qui est une couleur froide. On a un bel effet de rafraîchissement. Il fait entre 25 et 30° C. En face, c’est le terrain de foot. Un peu plus loin, une mosquée en construction. Entre la rue et le périphérique : les pépinières et les jardins très bien entretenus.
A l’intérieur, il y a un patio avec des plantes, une salle commune et surtout une table à l’extérieur pour siroter une jolie gazelle (bière africaine). A la nuit tombée viennent d’immenses chauve-souris. Le soir, il vaut mieux s’habiller vraiment : pas à cause du froid mais pour se protéger des moustiques qui transportent une grave maladie : le paludisme encore appelé malaria.
La nuit, il faut dormir sous la moustiquaire. A 5 h 30 du matin, on entend dans le lointain l’appel à la prière du muezzin qui chante sur le minaret.
Derrière l’auberge vivent des familles et aussi, je pense, des enfants des rues. On les entend chanter des prières coraniques très tôt le matin. Je ne crois pas qu’ils vont dans une vraie école.
Un soir, des nuages menaçants se sont amoncelés au dessus de Dakar, le vent soufflait beaucoup. Les gens ont eu peur car il y a quelques mois, des orages ont causé de graves inondations.
La formation avait lieu à l’ESU, un centre de formation international pour les jeunes et les adultes. Il abrite plusieurs organismes comme un centre de management, un atelier de céramique, un centre de développement, un centre pour l’égalité, une dentisterie, une lunetterie… On y fait beaucoup de sports : handball, basket ball.
Un bâtiment est construit autour d’une cour intérieure où poussent deux grands arbres. Lorsqu’il y a du vent, ils se balancent.
Le dojo est la salle des arts martiaux. Il sert aussi aux enfants. Un grand panneau dit : "L’élève doit saluer le maître et aussi tous les élèves qui ont un grade supérieur".
Il y a aussi une bibliothèque. Elle a été créée par Wouro Allyson, une association française. Elle était fermée mais un vieux sage m’a dit : "les jeunes ne viennent pas souvent. Ils ne savent plus lire et écrire. Ils sont tout le temps sur Internet et ils sont paresseux". A lalala…
Voici la bibliothèque qui est aussi un CDI : il y a un seul ordinateur et une imprimante. Je pense qu’il y a d’autres bibliothèques dans la ville et des librairies.
Les cahiers sont imprimés de la carte de chaque région du Sénégal. C’est une action du Ministère de l’Education nationale qui veut rappeler aux enfants qu’ils sont sur un territoire et qu’ils doivent le préserver et le développer. Bagadadji se trouve dans la région de Kolda, en pleine brousse.
Ces dames sont venues de Bagadadji à Dakar tout exprès pour la formation. Pendant trois jours, elles ont rédigé leurs rapports sur leurs ordinateurs portables. Elles travaillent beaucoup sur les problèmes de femmes (mariage précoce, excision, éducation, santé).
Les repas étaient pris à l’ESU. Ils étaient préparés sur place par des jeunes filles. Le premier jour, on a mangé à l’africaine : un grand plat pour quatre, avec chacun une cuillère. Après, on a eu chacun une assiette. Au menu : yassa de poulet, patates douces, poissons… le dernier jour, on a été mangé dans un restaurant en bordure de la mer : poissons, gambas...
Bientôt au menu : ces moutons. Il y en a plein dans la ville, en prévision de la fête de Tabaski. C’est en fait la fête de l’Aïd El-Kebir, la fête musulmane qui se déroule en même temps que le pèlerinage à la Mecque. Elle a gardé son nom Wolof, l’une des plus importantes langues africaines.
Dakar compte de nombreuses écoles professionnelles pour former aux métiers de la santé et de l’enseignement.
Des efforts sont faits en matière d’environnement : exemple, le camion de vidange des fosses septiques, le recyclage des matériaux pour faire des petits bus vendus aux touristes.
La récupération des jantes et de divers matériaux.
La pollution est très importante, surtout à cause des transports : tous les véhicules sont de vieux diesel, hyper polluants.
Toute la ville est en chantier. Derrière l’ESU : la plus grande mosquée de Dakar.
Des tas de petits métiers s’épanouissent dans la ville : tailleurs, coiffeurs, vendeurs de boissons, de fruits, de légumes… On les appelle des "dibiteries". Un nouveau commerce : vendeur de bonbonne d’eau de source. Celui-ci a compris l’intérêt de la com : il a donné un nom rigolo à son magasin.
Eux aussi travaillent sur le dossier de l'eau...